BDSM

BDSM 101

Connaissez-vous le milking? Ou encore le figging? Si vous pratiquez le BDSM, vous êtes sûrement familiè.re.s avec ces expressions. Ce n’est pas le cas? Ce livre de la sexologue Jessica Caruso vous invite à entrer dans un univers singulier où les règles font loi.

Une plongée dans un univers pas banal


BDSM. Cet acronyme est certainement familier pour certain.es, mais il demeure obscur pour la majorité des gens. Tout comme l’auteure de ce livre, jusqu’au jour où un de ses amis l’invite à assister à une soirée fétiche comme observatrice. Depuis ce temps, elle s’est penchée avec minutie le sujet. Elle a même dédié son mémoire de maîtrise aux codes de la communauté BDSM de Montréal. Ses recherches l’ont menée vers ce livre, un véritable guide pour s’y retrouver.

BDS…quoi?


«Le BDSM est un ensemble de jeux sexuels caractérisés par l’érotisation de la douleur et de ce qu’on appellera dans ce livre l’échange de pouvoir.»

BDSM 101: les règles du jeu – Jessica Caruso

Les lettres qui forment le mot BDSM ont plusieurs significations. Elles peuvent se lire et se diviser ainsi:

  • BD: B pour Bondage, D pour Discipline;
  • DS: D pour Domination, S pour Soumission;
  • S et M pour Sadomasochisme

C’est un univers beaucoup plus complexe que nous le laisse penser la culture populaire et les Fifty Shades of Grey de ce monde. La série a d’ailleurs reçu de virulentes critiques par la communauté BDSM, Car, contrairement à ce qui y est dépeint, la pratique BDSM repose sur le consentement et non pas sur la manipulation, comme le laisse sous-entendre le personnage de Christian Grey.

Un vocabulaire à soi

Bien sûr, les images que nous avons en tête (fouets, cravaches, cuir et latex) font partie de cet imaginaire singulier, mais le BDSM est beaucoup plus large que cela. Il comprend un mode de fonctionnement spécifique, une codification connue de ses adeptes, des instruments précis et un langage bien à lui. Par exemple, on peut revenir à nos deux mots de départ: milking et figging. Voici ce qu’ils signifient:

Milking: cette pratique consiste à «évacuer le sperme sans orgasme par le massage de la prostate de l’homme soumis.»

Figging: c’est un «jeu de température qui consiste à insérer dans le vagin ou l’anus un morceau de gingembre pelé, ce qui provoque une sensation de brûlure au contact des muqueuses.»

D’autres appellations parlent pour elles-mêmes. Pensons à : banc de fessée, barre d’écartèlement, ceinture de chasteté, fouet ou encore perçage temporaire.

Les jeux érotiques du BDSM sont extrêmement variés, imaginatifs et codés. Rien ne se passe sans le consentement préalable de tous.tes. L’auteure insiste toujours sur cette notion qui est au cœur des pratiques. S’il n’y a pas de consentement au départ, on n’initie rien. Il y a arrêt du consentement pendant la pratique? On arrête tout immédiatement. Même si ces jeux peuvent sembler violents, ils sont pourtant basés   sur un respect mutuel et une volonté de plaisir.

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Pas moi certain!

C’est ce que pourront dire certain(e)s. En effet, de nombreux et nombreuses adeptes n’affichent pas leur penchant BDSM en public. Une situation un peu normale, quand on sait que cela peut être mal perçu. Par contre, il faut savoir que ces gens ne sont pas plus «anormaux» que vous et moi et pourraient justement être … vous et moi! Caruso explique qu’il s’agit même de personnes

«qui présentent un niveau inhabituellement élevé de compréhension de la sexualité, des relations érotiques et des stratégies de communication.»

BDSM: les règles du jeu – Jessica Caruso

Une variété de pratiques

Qu’on parle de pratiques plus «douces» ou plus «extrêmes», l’auteure nous fait bien comprendre qu’il y a des lignes de conduite précises. Il y a une préparation à faire, des règles strictes à suivre ainsi qu’un scénario qui doit être préalablement établi par les participant(e)s. Un safeword est même choisi pour assurer la sécurité des deux partenaires. Il est utilisé en cas de problème, pour stopper la pratique.

En effet, comme il s’agit de situations qui peuvent être dangereuses (asphyxie érotique, jeu de feu, ligotage, etc.), il faut aussi prévoir des scénarios d’urgence pour sortir du jeu. Bref, l’improvisation n’est pas l’apanage du BDSM.

Pourquoi je lirais ça?

Le livre de Jessica Caruso est d’une simplicité désarmante. Elle offre des explications très claires et sans jugement. Accompagné.e d’un glossaire de 16 pages, le lecteur ou la lectrice pourra apprendre à connaître en profondeur les différents modes d’action des adeptes et entrer dans un monde singulier qui est très organisé et franchement inventif.

Il faut mettre de côté ses préjugés et s’ouvrir à l’idée que des personnes peuvent trouver leur bonheur et leur plaisir à travers des fantasmes qui s’éloignent de ceux véhiculés par la société. L’auteure fait un travail important de débroussaillage en mettant le projecteur sur une communauté dont on entend trop peu parler.

À la lecture de BDSM: les règles du jeu, on en vient même à se dire que, si les gens acceptaient d’aller au bout de leurs fantasmes comme le font ces adeptes, on vivrait peut-être dans un monde moins violent…

BDSM: les règles du jeu, Jessica Caruso (Éditions VLB, 2016)

*Toutes les définitions proviennent du livre.

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