Petit guide pour parler intelligemment d’un sujet crucial: le consentement.
Photo de une: Emre Can via Pexels
On entend beaucoup parler de ce mot depuis deux ou trois ans. Avec l’énorme vague du mouvement #MeToo, ce n’est pas vraiment étonnant. C’est un sujet important qui mérite explications et réflexions.
Je suis tombée cette semaine sur cet article de O.School, une ressource pour discuter sexualité de façon saine et respectueuse. L’article explique très clairement comment amener le sujet du consentement sexuel dans un contexte de date. Cette lecture m’a fait réaliser que peu de ressources francophones sont offertes pour en parler de façon éclairée et simple. Pourtant, ça me semble nécessaire pour tout le monde!
C’est quoi ça, le consentement?
Bonne question! Selon le Larousse, c’est:
Action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment.
Larousse en ligne
En d’autres mots, c’est un «oui» assumé et senti. Dans une récente entrevue offerte à QUB, on me demandait, à la blague, si ça veut dire qu’on clame, haut et fort, «Oui, je le veux!». Si ça vous chante, pourquoi pas? Ça signifie surtout qu’on est à l’aise avec ce qui se passe et qu’on a une bonne communication avec son/sa/ses partenaire(s), assez pour décoder les signes et paroles qui veulent dire oui et non. Et – ceci est primordial – qu’il y a un respect mutuel entre les personnes impliquées, ce qui fait qu’il y a de l’écoute et de l’empathie.
Certain.e.s l’ont vue et revue ad nauseam, je sais, mais cette petite vidéo explique quand même très bien ce qu’est le consentement.
Les notions de base à retenir
Libre, enthousiaste, éclairé et continu. Voilà les bases sur lesquelles le consentement devrait se construire. Voyons un peu ce que ça veut dire:
*Important: l’expression «relation sexuelle» fait ici référence à tout échange intime et n’implique pas directement une notion de pénétration.
Le consentement, c’est simplement s’assurer que ce qui se passe est clair pour tout le monde. Et que chaque personne se sente à l’aise. C’est un espace sécuritaire où chacun.e peut exprimer ce qu’il.elle ressent et où l’on sent qu’on a le droit de dire: je ne veux plus. Il est toujours bon de se rappeler qu’on peut retirer son consentement à tout moment. En effet, on a le droit de dire oui et ensuite, non. Prenons un exemple: au cours d’une relation sexuelle, on réalise que, finalement, ce n’est pas tout à fait ce qu’on pensait? Ou, pour une raison ou une autre, on n’est plus à l’aise? Eh bien, on peut tout à fait dire: j’aimerais arrêter maintenant. Et on est en droit de s’attendre à être respecté.e là-dedans. Il faut toujours se rappeler que la sexualité devrait être basée sur le plaisir.
Non, le consentement n’est pas un turn off
J’aime beaucoup la façon qu’a la YouTubeuse Laci Green d’expliquer comment le consentement peut être «hot» et totalement sexy. Démontrer à une personne qu’on a du respect pour elle, qu’on tient à son bien-être et qu’on a envie qu’elle ait du plaisir, c’est franchement chouette!
Dans un reportage de l’excellente série web Corde sensible, plusieurs personnes sondées affirment que recevoir une demande formelle de leur partenaire, concernant le consentement, ne les rebuteraient pas. C’est tout dire!
Il faut sortir de l’idée que le consentement est lourd et complexe. Ça n’a pas à l’être! Soyons honnêtes: personne ne veut signer un long formulaire qui explique en détail ce qui va se passer pendant la relation sexuelle. (Et si jamais vous trouvez ça ultra sexy de faire ça. GO!) En fait, je crois qu’on a pas mal tous.tes envie que ce soit plus spontané et expressif!
Il y a une culture de non-dits autour de la sexualité et c’est là où il peut y avoir des dérapages. Arrêtons de croire que la sexualité se passe dans le mystère et qu’en parler avec des mots clairs «brise la magie». La magie va retomber vite, si on réalise trop tard que la personne avec qui on vient de vivre un moment intime n’a pas du tout apprécié. Malaise à l’horizon.
Trouver sa façon de faire
J’en conviens: l’exercice n’est pas toujours facile à faire et, pour certaines personnes, c’est peut-être difficile de facilement exprimer ce genre de chose. Cela dit, il faut qu’on trouve un moyen de pouvoir parler sexualité de façon ouverte et claire. Question de faire rimer plus souvent consentement avec «OMG, ça oui, j’adore! Continue!» et moins avec «Je suis vraiment mal à l’aise, peux-tu arrêter?» Soyons à l’écoute et discutons-en. Oui, ce sera peut-être gênant sur le coup, mais ensuite, la glace sera brisée. Et ce sera tellement plus agréable, si on sait ce dont l’autre a envie et inversement.
D’autres sources pour discuter consentement
Quelques organismes proposent de le documentation intéressante sur le sujet. Voici quelques liens:
- Il y a l’auteure-compositrice-interprète Samuele qui a lancé un zine super bien fait sur le sujet;
- Éducaloi explique très clairement ce que c’est;
- L’organisme Jeunesse J’écoute en parle aussi;
- La Fédération du planning des naissances également.